Printemps 2010, j’habite au Maroc, je n’ai pas encore d’enfant, j’ai un travail qui ne me convient pas. L’envie d’écrire ? Elle est en moi depuis l’âge de 9 ans. Le sujet ? Je l’ai. Je me suis réveillée un matin avec l’idée d’un monde où nos rêves et nos cauchemars vivraient leur vie indépendamment de nous autres, rêveurs. Je suis convaincue de tenir enfin le thème que j’attendais depuis des années. J’ai acheté un carnet où je jette mes idées en vrac, mais je ne prends pas le temps de faire plus. Alors, pourquoi est-ce que je ne me lance pas ? Pour un tas de raisons qu’il serait trop long d’expliquer ici : la peur, l’immobilisme, les idées reçues…
Le déclic viendra de trois livres, que le hasard a placés sur ma route à ce moment-là. Trois livres dont l’héroïne écrit. Non. Trois livres dont l’héroïne voit sa vie se transformer grâce à l’écriture. Trois livres lus à la suite, et qui seront pour moi un signe du destin : oui, c’est ma vocation, moi aussi je peux, je veux, je dois écrire.
J’avais acheté Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates (Mary Ann Shaffer et Annie Barrows) au hasard d’un rayonnage d’aéroport, parce que j’avais adoré le titre. J’ai aussi adoré le livre, un roman épistolaire retraçant les aventures d’une écrivain londonienne d’après-guerre. À la recherche d’un sujet pour son nouveau roman, l’héroïne va découvrir l’île de Guernesey. Elle y trouvera l’inspiration, mais bien plus encore : l’amour, la solidarité, la tendresse… on serait tenté de dire qu’elle s’y trouve elle-même. Et sa vie va être transformée.
J’avais reçu La grand-mère de Jade (Frédérique Deghelt) en cadeau de la part de mes beaux-parents (Merciiii !). Ils avaient aimé, hé bien moi aussi. C’est le roman à deux voix d’une jeune parisienne et de sa pétillante grand-mère, qu’elle invite à vivre chez elle pour lui éviter la maison de retraite. La relation entre les deux femmes va donner à Jade le courage et l’audace d’écrire. À la réflexion, je me demande si notre chère Mamilou ne tient pas un peu de cette grand-mère-là.
Enfin l’incontournable Les yeux jaunes des crocodiles (Katherine Pancol), qui caracolait en tête des ventes à l’époque. Encore un roman à plusieurs voix (décidément !), qui voit éclore la personnalité de Joséphine, l’héroïne, grâce à l’écriture d’un roman historique. Récréatif et savoureux !
Trois à la suite, donc. Trois héroïnes pour qui l’écriture va tout changer. Dans la vie il y a des petits signes comme ça qu’il faut savoir écouter. Pour moi c’était très clair : je devais me lancer. Alors je l’ai fait. J’ai commencé à écrire Oniria. Et moi aussi, ma vie a changé !